Barça : Xavi « Iniesta, le joueur espagnol le plus doué de l’Histoire »

  • Par Marie

xavi iniesta

Depuis samedi dernier, Xavi Hernández n’est plus un joueur du FC Barcelone. Le milieu de terrain de de 35 ans a quitté son club de toujours de la meilleure manière possible : en soulevant la Ligue des Champions et en réalisant ainsi un triplé historique avec le Barça. Au cours de cette soirée inoubliable, le maestro a accordé une interview à UEFA.com, au cours de laquelle il est revenu sur son parcours et sur deux coéquipiers exceptionnels : Lionel Messi et Andrés Iniesta.

« Je suis arrivé à Barcelone à 11 ans. Tout était nouveau pour moi. Je venais d’une école ordinaire de Terrassa, où il fallait tout emmener soi-même, ses habits, sa serviette, ses tongs… Ce fut un énorme changement d’aller à Barcelone. Là-bas, c’était comme une grande maison. Tout était grand : les installations, les vestiaires, les douches. On avait quatre ou cinq personnes aux petits soins pour nous. Nous avions tout ce dont nous avions besoin.
C’était comme vivre un rêve, vivre dans la plus belle maison du monde. En plus, j’étais supporter du Barça depuis tout petit, donc j’étais le garçon le plus heureux au monde. Le simple fait de porter l’écusson ou le survêtement du Barça, c’était un rêve pour moi. Je me sentais vraiment privilégié.

Je suis arrivé en 91. Barcelone avait déjà remporté le championnat et avait reçu le nom de “Dream Team”. Le premier à sortir de La Masia était Guillermo Amor. C’était une référence, un joueur sorti du centre de formation et qui avait réussi à intégrer l’équipe première. Après il y a eu Guardiola, Chapi Ferrer, Sergi Barjuán et les Basques (Bakero, Beguiristain, Zubizarreta). Ils étaient tous des exemples à suivre pour nous.
Les formateurs aussi. À cette époque ils nous disaient : “Regardez la ‘Dream Team’, voyez comment ils jouent. Nous allons jouer comme eux. Un vrai 3-4-3, avec les joueurs principaux en possession du ballon. Nous allons confisquer le ballon.” La philosophie était de s’en tenir à notre philosophie, quelle que soit l’équipe en face. On vous attribuait un numéro. Et si ce numéro était le quatre, vous étiez Guardiola. Donc, mon point de référence était Guardiola. Avant lui, Milla, et avant, Amor.

Nous avons écrit l’histoire. Cette équipe a écrit l’histoire. Non seulement celle de Barcelone, mais aussi de la sélection. Collectivement, nous avons tout gagné. Nous avons joué le football que l’on nous avait appris à jouer en grandissant. Ce qui était enseigné en formation était retranscrit sur le terrain, pour Barcelone et l’Espagne. C’était merveilleux. J’ai pris du plaisir sur le terrain à un point que je ne peux pas expliquer. Ce fut une joie immense de jouer des phases finales, des Coupes d’Europe, des Champions League, des Coupes du Monde.

Luis Enrique voulait suivre le même style de jeu que celui habituellement pratiqué par Barcelone, du moins ces 30 dernières années. Voilà son idée : dominer, mettre l’adversaire sous pression, confisquer le ballon, proposer un beau jeu offensif et courir après le ballon. Sa priorité au milieu de terrain est de créer des attaques. Rien n’a changé. Qu’est-ce qui a changé ? Les trois joueurs en pointe.
Avant, nous avions des joueurs qui dominaient dans le jeu. Ils ne perdaient pas le ballon. Peut-être qu’ils n’étaient pas exceptionnels quand il fallait défier l’adversaire, sauf Messi. Maintenant, nous en avons trois : Neymar, (Luis) Suárez et Messi. Dès que le ballon part de l’avant, l’attaque est lancée. On n’a pas besoin de construire le jeu pour trouver Messi ou se mettre en surnombre. Maintenant, le ballon arrive sur Luis Suárez ou Neymar et ils peuvent faire la différence seuls. Nous pouvons transformer une défense en attaque à tout moment.

Messi, c’est le plus petit, mais aussi le meilleur, même de la tête. Messi est un phénomène. Je ne vous apprends rien. Ce que Leo réalise est incroyable. Même pour défendre c’est le meilleur ! Quand il met la pression sur les arrières latéraux, il chipe toujours le ballon. Il est le meilleur en tout.
Il crée toujours quelque chose. Avoir Messi dans l’équipe, ça signifie qu’il faut toujours le chercher, point final. Quand vous voyez Messi devant vous et que vous avez une autre possibilité de passe, vous la donnez à Leo. Vous savez que ce sera une occasion de but.

Iniesta est fantastique. C’est le joueur espagnol le plus doué de l’Histoire. C’est un joueur incroyable et un homme avec un grand cœur. Il est exemplaire en tout, dans sa façon de traiter les autres, dans le vestiaire, sur le terrain. C’est un chef de file. Il veut toujours le ballon, il ne se cache jamais. C’est une qualité rare. J’ai pris énormément de plaisir à jouer à ses côtés. »

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