Séville : Bacca lauréat d’efficacité

  • Par Julie

 

bacca

Pièce maîtresse du système d’Unai Emery au FC Séville, Carlos Bacca réalise une très bonne deuxième saison avec le club andalou. Présent dans le top 5 des meilleurs buteurs du championnat, le Colombien a passé un nouveau palier à 28 ans. Il est aujourd’hui l’un des meilleurs attaquants de Liga, et ce ne sont pas les statistiques qui le feront mentir.

Alors qu’il partageait la vedette avec Kevin Gameiro la saison passée et qu’il formait un duo formidable avec Ivan Rakitic, Carlos Bacca porte désormais l’attaque du FC Séville sur ses épaules. Pour l’instant auteur de 17 buts et 5 passes décisives en Liga, le petit buteur colombien est sur les talons de Neymar (19) et Griezmann (22) au classement du pichichi. Rapide, technique et surtout doté d’un formidable sens du placement, c’est un pur finisseur. Si son nom peut être traduit par « vache » à l’oral (vaca en espagnol), Bacca est avant tout un vrai renard.

Colombian sniper

S’il sortait d’un film américain, il ne serait surement pas un Expandable, on oublie les explosions dans tous les sens et les douilles qui s’écroulent par centaines sur le sol. Ce tireur d’élite tout droit sorti de Stalingrad présente des statistiques impressionnantes en Liga qui pourraient presque rendre jaloux Cristiano Ronaldo et Lionel Messi. En 32 matches avec le club andalou cette saison, l’international cafetero (17 sélections, 7 buts) a le meilleur pourcentage de frappes cadrés du top 15 des buteurs (60,3%). Comme un sniper, Bacca est redoutable de précision. Loin devant Joaquín Larrivey (Celta Vigo, 55,4%) et Aritz Aduriz (Bilbao, 54,7%) il laisse rarement le cadre lui échapper, au grand dam de ses victimes. Cette réussite, il la doit essentiellement à son entraîneur Unai Emery qui a fait de lui un joueur plus complet. « C’est un entraîneur qui demande beaucoup et qui ne te laisse jamais te relaxer. Il essaye toujours de tirer le meilleur de chacun. Il y a beaucoup de qualités que j’ai ajoutées à mon jeu comme défendre plus et aider l’équipe. Dans mes précédents clubs je n’étais que buteur alors que désormais je suis bien plus », a déclaré Bacca pour le site de l’UEFA.

Mais paradoxalement le Colombien ne tente pas beaucoup sa chance. Avec 63 frappes depuis le début de l’exercice, contre 183 pour Ronaldo et 157 pour Messi, il ne tire en moyenne que deux fois par matches, sachant qu’une fois sur trois ou quatre cela va au fond. C’est sans doute cette initiative qui lui manque pour devenir un véritable serial buteur. Bacca met la plupart de ses buts quand il est dans la surface, voire dans les six mètres. Un vrai campeur à la tente Quechua mais un finisseur comme on en trouve de moins en moins. N’est-ce pas Pippo Inzaghi ?

Passer la barre des 20

Comme évoqué en début d’article, Carlos Bacca se retrouve un peu seul dans l’attaque sévillane. Lui, qui a pour l’instant égalé son bilan toutes compétitions confondues de 2014 (21 buts) est le seul à avoir confirmé. De son côté, Kevin Gameiro est bien loin de ses 15 réalisations de l’an passé. Le Français, bloqué à 7, a bien du mal à trouver le chemin des filets depuis le départ de Rakitic à Barcelone. Le Croate était le dépositaire du jeu et aussi buteur de temps en temps. Sur la saison 2013-2014, le trio Bacca-Gameiro-Rakitic pesait 41 buts uniquement en Liga quand Bacca-Gameiro-Vitolo n’en pèsent que 30 dans l’exercice actuel. Un mi-lourd contre un poids plume.

Bien heureusement pour Séville, ces chiffres n’ont aucune influence sur les résultats du club qui est déjà quasiment assuré de jouer une coupe d’Europe la saison prochaine et va se battre avec Valence pour la dernière place pour la Ligue des Champions. Carlos Bacca peut encore espérer dépasser la barre des 20 buts championnat ce qui n’est arrivé que deux fois dans sa carrière (25 avec Bruges en 2012/2013 et 20 avec l’Atlético Junior en 2010/2011). Le Colombien peut aussi toujours faire des étincelles en Europe en ramenant à son club une deuxième Ligue Europa d’affilée et ainsi répéter l’histoire du club de 2006 et 2007. Très discret médiatiquement, ce fils de pêcheur pourra à 28 ans rentrer dans la légende du club comme Frédéric Kanouté et sans doute rêver d’un peu plus grand. Il semblerait qu’un certain Van Gaal aurait un œil sur lui.

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