Real : Florentino Pérez, problème capital

  • Par Pauline

 

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Le Real Madrid est prêt pour une nouvelle révolution cet été. Privé de titres cette saison et sans doute interdit de recrutement à partir de l’hiver prochain, la Maison Blanche cherche à faire peau neuve dans l’effectif et sur le banc. Mais le cœur du problème se situe bien plus haut dans la hiérarchie merengue. Florentino Pérez possède sans doute l’un des pires bilan de l’histoire du club, notamment au vu de ses investissements effectués.

Selon Universalis, en psychiatrie, l’oniomanie est l’impulsion morbide d’acheter, le plus souvent inutilement. Je n’irai pas jusqu’à dire que le cas Florentino Pérez nécessite une thérapie mais on est quand même dans le thème. Celui qui avait été éjecté en 2006 pour avoir fait passer les intérêts économiques et marketing avant les résultats sportifs ne semble pas avoir changé ses manières. Le Real Madrid est toujours une usine à stars recrutés à coup de millions. Les trophées, eux, n’ont pas fière allure dans les galeries de la capitale espagnole.

Investir plus pour gagner moins

Vous me direz, j’abuse peut-être un peu. Oui, deux Ligues des Champions, en 2002 et 2014, ont été remportées lors de ses deux différents mandats (2000-2006 et depuis 2009), mais à quel prix ? Cette fameuse Decima qui empêchait les Madrilènes d’avoir le sommeil léger a eu un coût. En douze ans à la présidence de la Maison Blanche, Florentino Pérez a dépensé presque 1,2 milliards d’euros en transferts pour obtenir son précieux ! Un cas unique en Europe. Sept de ses recrues ont été achetés plus de 45 millions d’euros et font tous partie du top 10 des transferts les plus chers du championnat. Recruter des stars comme Cristiano Ronaldo, Zidane, Figo, Kakà, Bale, Ronaldo et James Rodríguez est un sacrifice financier, pas toujours payant, sauf d’un point de vue marketing.

Et si les objectifs européens ont été remplis, au niveau national c’est la traversée du désert. Car sous l’ère Pérez, le Real Madrid n’a remporté que trois petites fois la Liga dont une seule depuis son retour en 2009. Oui, Cristiano Ronaldo n’a fêté qu’une seule fois le titre de champion ! Barcelone (6), Valence (2) et l’Atlético (1) ont pu ainsi en profiter pour s’emparer de la couronne d’Espagne. L’investissement a donc été peu rentable, et c’est peu dire. On peut même aller encore plus loin. La Casa Blanca a gagné 7 titres majeurs sur 36 possibles : 3 sur 18 entre 2000 et 2006 et 4 sur 18 depuis 2009 ! Les chiffres parlent d’eux-mêmes.

La Fábrica mise à mal

C’est pas moi c’est les autres“, dirait Abd-al-Malik. Florentino Pérez se remet trop peu en question. La preuve, au lieu d’assumer la responsabilité de l’échec il vient de limoger l’un des meilleurs entraîneurs qu’il ait recruté bien que celui-ci ait le soutien inconditionnel de son équipe et des supporters. Après tout, il avait juste gagné la Ligue des Champions dès sa première saison. Petit joueur. Carlo Ancelotti parti (sans doute la pire décision prise par le président du Real depuis 15 ans) il va donc encore une fois falloir tout reconstruire. La stabilité n’est pas un terme qui a sa place à Madrid. Rafa Benítez semble être désigné comme la nouvelle marionnette de Pérez et surtout la dixième en douze ans.

Le technicien espagnol va devoir apprendre à composer avec les choix absurdes de son supérieur hiérarchique. A commencer par le venue du latéral de Porto Danilo, qui va probablement pousser sur la touche le talentueux Carvajal, formé au club. Ça devient une habitude. Morata, champion d’Italie avec la Juve et en finale de la C1, grand espoir de l’attaque merengue, a dû faire la place à Javier Hernández, fantomatique toute la saison. Et puis il y a Casemiro (non formé au club mais qui vient de la réserve), formidable à Porto, qui n’aura sans doute jamais sa place au milieu de terrain à son retour de prêt car Kroos, Modric et Isco seront prioritaires. A moins que ce dernier s’en aille. Et que dire de Jesé, qui n’a joué que 13 matches de Liga ? Tout ceci montre l’importance que donne le Real Madrid à son centre de formation, la Fábrica, pourtant l’un des meilleurs d’Europe.

Pérez est prêt à faire de nouvelles folies pendant le prochain mercato estival. Des noms comme Pogba, Verratti, Ibrahimovic, Agüero circulent déjà, ce qui réduit encore les chances des jeunes du club et va à l’encontre totale de l’harmonie de l’effectif et la cohésion de groupe. Si le Real Madrid est prêt pour sa Révolution, alors il devrait peut-être commencer par couper la tête de son souverain.

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