Atlético: Courtois “Chelsea est favori. Le Barça l’étais aussi…”

  • Par Vincent

L’Atlético Madrid reçoit mardi à 20h45 Chelsea en demi-finale aller de la Ligue des Champions. Thibaut Courtois en a parlé, lors d’un entretien accordé aux médias de la FIFA.

En 2012, juste avant de remporter votre premier titre avec l’Atlético, vous nous aviez dit que les finales étaient des événements uniques et que l’occasion d’en disputer une ne se représenterait peut-être jamais. Depuis, vous avez gagné une UEFA Europa League, une Supercoupe et une Coupe du Roi, et vous êtes à quatre matches d’un triomphe en Liga et à trois d’un sacre en Ligue des champions. Vous attendiez-vous à tout cela ?
Non. Quand j’ai joué mon premier match en Belgique à l’âge de 17 ans, je rêvais de faire une carrière correcte dans mon pays, pas de jouer dans un grand club, ni de gagner tous ces titres. Aujourd’hui, nous ne sommes pas loin en Ligue des champions et c’est pareil en Liga. Avec Barcelone et Madrid, personne d’autre n’imagine pouvoir gagner ce championnat. Ces deux clubs ont les meilleurs joueurs, mais nous avons de notre côté un bon collectif. C’est important, car aucun joueur n’est indispensable au point qu’une équipe ne puisse pas être championne sans lui. Ce que nous sommes en train de faire sera difficile à reproduire. Nous réalisons une saison pleine et il faut savoir y prendre du plaisir. Si au final, nous ne gagnons rien, ce sera dur, mais personne ne pourra nous reprocher de ne pas avoir fait le maximum.

Quand vous avez appris que votre adversaire en demi-finale serait Chelsea et que vous alliez pouvoir jouer en dépit de toujours appartenir à ce club, qu’avez-vous ressenti ?
Un gros soulagement. Nous avons déjà joué contre Chelsea en Supercoupe d’Europe (en 2012, l’Atlético s’était imposé 4:1). C’est évidemment très particulier pour moi, car je joue à l’Atlético, mais Chelsea est mon club. Le mieux est de ne pas penser à tout ça et de jouer comme j’en ai l’habitude, car si vous commencez à faire attention à ces choses-là, c’est la meilleure façon d’être perturbé. Je veux gagner des titres ici donc dans ces deux matches, je serai de l’Atléti. Pour le reste, je suis à fond derrière Chelsea. J’espère qu’ils vont gagner le championnat d’Angleterre. Mais sur ces demi-finales aller et retour, non ! J’espère de tout cœur que nous atteindrons la finale, car nous sommes si proches. Ils sont favoris, mais le Barça l’était aussi…

Quelle est la clé de la réussite de cet Atlético de Madrid ? Quelle part de responsabilité revient à Diego Simeone ?
Simeone a une grosse part de responsabilité dans cette réussite, tout simplement parce que c’est lui qui nous a emmenés jusque-là. Dans sa première causerie, quand je suis arrivé, il nous a bien fait comprendre qu’il avait les idées très claires sur ce qu’il voulait faire et la manière dont il voulait nous faire jouer. Cette clarté est l’une des clés du succès. Vous pouvez être absent de l’équipe pendant cinq semaines, quand vous revenez, vous savez exactement ce que vous avez à faire, car l’organisation n’a pas changé. Nous savons tous ce que chacun doit faire.

Toute votre famille joue au volley-ball. Qu’est-ce qui vous a poussé vers le football, et pourquoi le poste de gardien ?
Mes parents ont joué en première division belge et également au beach volley. Ma sœur joue en équipe de Belgique et a récemment été élue meilleure libéro d’Europe. Mon frère aussi joue, tout en poursuivant ses études. Quand j’étais petit, dans le jardin de notre maison, il y avait un terrain de beach volley et j’adorais qu’il me fasse des frappes avec le ballon. Alors au football, quand j’ai eu le choix entre jouer défenseur ou gardien, j’ai choisi d’être dans les buts. Ça ne m’a pas mal réussi (rires).

En Belgique, vous êtes déjà une idole, dans un pays habitué aux grands gardiens, comme Jean-Marie Pfaff et Michel Preud’homme. Avez-vous visionné des vidéos d’eux, et quels sont vos autres modèles ?
J’ai vu des vidéos, oui. J’aime bien observer leur positionnement dans les buts. Cela dit, le football a beaucoup changé. On ne peut pas faire de comparaison entre des joueurs d’il y a 30 ans et ceux d’aujourd’hui, car le football se joue à une autre vitesse et un gardien doit faire beaucoup plus de choses de nos jours. Quand j’étais petit, mes modèles étaient Iker Casillas et Edwin Van Der Sar.

Quels sont vos premiers souvenirs de Coupe du Monde ?
Je me souviens de la finale 1998, en France. Après, il y a eu le Mondial de 2002. La Belgique y était. Notre sélectionneur, Marc Wilmots, jouait dans cette équipe qui avait été éliminée par le Brésil. À 0:0, nous marquons un but, mais l’arbitre le refuse pour une faute imaginaire. C’est le dernier grand match joué par la Belgique en Coupe du Monde.

En Belgique, les attentes sont énormes pour Brésil 2014. Cela peut-il être pesant ?
Nous abordons cette Coupe du Monde comme une grande expérience à vivre en équipe et nous allons essayer d’aller le plus loin possible. Les gens en Belgique parlent déjà de gagner le Mondial ou de faire aussi bien que la quatrième place de 1986. Il faut être réaliste et avoir les pieds sur terre. Même si nous terminons premiers de notre groupe, nous avons de grandes chances de tomber sur l’Allemagne ou le Portugal en huitième de finale. Si nous gagnons ce match, après ça peut être l’Argentine. Et il y aura encore le Brésil ou l’Espagne à venir. Il y a tellement de bonnes équipes qui possèdent une expérience que nous n’avons pas. Nous avons des joueurs qui évoluent dans des clubs importants, mais un Mondial est un autre univers. Il faut y aller avec humilité.

Pour l’instant, vous réalisez une saison de rêve. Quelle serait la conclusion la plus heureuse ?
L’idéal serait évidemment de gagner la Liga, la Ligue des champions et la Coupe du Monde. Mais il faut être réaliste. J’espère gagner un titre et aller le plus loin possible au Brésil.

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